Le monde du travail a connu une transformation radicale ces dernières années. Loin du modèle traditionnel où les entreprises imposaient leurs conditions, les salariés ont aujourd'hui pris une place centrale dans les négociations. Flexibilité, bien-être mental et engagement sociétal sont devenus des critères incontournables dans le choix d'un employeur.

Depuis la crise du COVID-19, les attentes professionnelles ont évolué vers une quête de sens et un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. La montée en puissance des nouvelles générations sur le marché de l'emploi, couplée aux défis économiques et environnementaux, pousse les entreprises à repenser leur approche managériale.

Les entreprises qui souhaitent rester attractives doivent s'adapter à ces mutations en intégrant des pratiques de travail plus flexibles, en accord avec une importance accrue à la santé mentale et en adoptant des politiques RSE ambitieuses. Loin d'être une simple tendance, ces attentes redessinent en profondeur la relation entre employeurs et salariés, imposant un modèle plus collaboratif et humain.

 

« Nous démissionnons tous, désolés pour le dérangement. » (Slogan porté par des employés de Burger King aux États-Unis.)

 

 

 

Une mutation et des attentes historiques

 

La crise du COVID-19 a marqué un tournant dans le monde du travail. La qualité de vie au travail, le sens des missions et la prise en compte de la santé mentale sont au cœur des attentes.

Ce basculement s'est illustré aux États-Unis en 2021 avec le mouvement du « Big Quit » ou « Great Resignation ». Cette vague de démissions (38 millions en un an) a poussé les entreprises américaines à revoir leurs pratiques. En cause, un manque de bien-être, des conditions de travail insatisfaisantes ainsi que des problèmes de sécurité de l'emploi et de rémunération.

La France a connu un phénomène similaire début 2022, avec plus de 520 000 démissions. Les attentes des salariés français étaient proches de celles des Américains : un meilleur bien-être, une santé mentale prise en compte et des conditions de travail plus souples. Les entreprises ont dû s'adapter pour rester attractives.

Le mouvement de la « Grande Démission » en France à atteinte 3.15% des départs soit une hausse de 20% avant 2019 (étude réalisé par la DARES)

 

 

 

Les attentes : Une question de génération

 

Le marché du travail rassemble aujourd'hui trois grandes générations, avec des attentes différentes.

La génération X, née entre 1965 et 1980, reste fidèle à son entreprise et priorise la rémunération ainsi que l'évolution de carrière.

La génération Y, ou Millennials, née entre 1981 et 1996, attache une importance particulière à l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, à la flexibilité et à la transparence des engagements RSE de leur employeur.

Quant à la génération Z, née entre 1997 et 2012, qui intègre massivement le marché du travail, elle valorise les outils technologiques modernes, l’intelligence artificielle et le télétravail, tout en accordant une place essentielle au bien-être et à la santé mentale. Cependant, au-delà des compétences techniques, les soft skills sont devenues un critère déterminant pour réussir dans le monde professionnel.

 

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Ces différences générationnelles obligent les entreprises à repenser leur approche pour attirer et fidéliser leurs talents.

 

Pour les Millennials (génération Y), l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle s’avère crucial pour 88 % d’entre eux (source : France Travail).

 

 

 

 

Les attentes pour 2025

Le marché du travail en 2025 ne devrait pas connaître de bouleversements majeurs en matière d’attentes salariales. Cependant, le contexte économique actuel risque d'accentuer un sentiment d’anxiété, tant chez les entreprises que chez les salariés.

Pour rester compétitives, les entreprises placeront le bien-être des salariés au cœur de leurs priorités. Certaines ont déjà fait le choix de recruter des CHO (Chief Happiness Officers) afin de structurer et encadrer leur politique de bien-être au travail. De plus, les certifications jouent un rôle clé dans l'attractivité des entreprises, garantissant des engagements concrets en matière de qualité de vie au travail et de responsabilité sociétale.

 

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L'un des enjeux majeurs sera le sens du travail. Depuis le COVID-19, de nombreux travailleurs ont décidé de se réorienter, quittant des emplois de bureau pour des métiers manuels, leur offrant davantage de créativité et de satisfaction. Cette tendance a dynamisé l’emploi artisanal, entraînant la réouverture d'usines et la mise en place de formations adaptées.

L’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle reste également un levier clé d'attractivité pour les entreprises. Le télétravail, l’aménagement des horaires ou encore la semaine de quatre jours sont des éléments de plus en plus plébiscités par les salariés.

Par ailleurs, la prise en compte du bien-être mental devient incontournable. Mettre en place des mesures adaptées permet de réduire les risques psychosociaux et le burn-out, tout en limitant le chiffre d'affaires et la perte d'attractivité des entreprises.

L'engagement écologique s'affirme aussi comme un enjeu de premier plan. L'éco-responsabilité des entreprises est au cœur des préoccupations des salariés, qui attendent d'elles des actions concrètes pour limiter leur empreinte carbone.

L'ensemble de ces attentes a conduit les entreprises à prendre des mesures correctives, souvent via des plans RSE. Avec l'entrée en vigueur de la directive CSRD, ces engagements doivent désormais être formalisés dans un rapport extra-financier, renforçant la transparence et la responsabilité des entreprises.

 

73% des salariés français sont intéressés par la semaine de 4 jours (issus de l’enquête Great Insights 2024 réalisé par Great Place To Work France

 

 

 

L'intérim : Un vecteur d'opportunité et de mobilité

 

L’intérim s'est imposé comme une solution idéale pour répondre aux nouvelles attentes des salariés en quête de flexibilité et de diversité professionnelle. Après la crise du COVID, il est devenu un tremplin vers de nouvelles opportunités, permettant aux travailleurs d'explorer différents secteurs et d'acquérir de nouvelles compétences sans engagement à long terme. C'est aussi une opportunité précieuse pour les jeunes diplômés qui souhaitent bénéficier de l'expérience et tester différents secteurs avant de s'engager sur le long terme.

 

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Les agences d'intérim ont su évoluer en proposant des missions adaptées aux aspirations des candidats. Grâce à cette flexibilité, les salariés peuvent mieux concilier leur vie personnelle et professionnelle, tandis que les entreprises y trouvent une réponse efficace à leurs besoins de main-d’œuvre.

 

Le secteur de l'intérim comptait ainsi 729 485 intérimaires actifs au troisième trimestre 2024 (source : DARES).

 

 

 

Dans un marché du travail toujours plus concurrentiel et sur lequel le rapport de force entre entreprises et salariés s’est inversé, les attentes des salariés sont aujourd’hui incontournables pour l’attractivité des entreprises et la préservation de leur employabilité.

La crise du COVID-19 a entraîné une profonde mutation du marché du travail au niveau mondial, poussant les entreprises à s’adapter et à recentrer leurs objectifs et leur stratégie autour de leurs employés. Il y a une volonté de collaboration où le salarié n’est plus simplement un employé au service de l’entreprise, mais un rouage essentiel. L’entreprise doit prendre en compte son cadre de travail pour établir un échange mutuel autour de l’atteinte des objectifs globaux de l’entreprise.

Cette collaboration passe par la prise en compte de la santé des salariés dans leur travail au quotidien, mais aussi par l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, afin de leur garantir une stabilité. L’image de l’entreprise est également un enjeu clé sur le marché, notamment sa stratégie éco-responsable, qui est aujourd’hui au centre des préoccupations, tant pour les salariés que pour les candidats. Ces derniers recherchent des entreprises qui reflètent leurs valeurs et répondent à leurs attentes.

Le monde du travail se trouve aujourd’hui dans un modèle égalitaire, où salariés et entreprises doivent définir ensemble la direction à prendre pour atteindre les objectifs, avec un management centré sur l’humain plutôt que sur la seule performance.

 

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